14/05/2008

Rencontre avec un EC

Dans cet article, je souhaite vous faire partager une rencontre que j'ai eue récemment avec un EC. Je remercie cette personne de m'avoir parlé ouvertement de son métier et des difficultés qu'elle rencontrait. Il est rare qu'un professionnel, quelle que soit sa profession, s'ouvre de façon franche et directe sur les difficultés qu'il rencontre.

Lors de cet échange, j’ai pu confirmer certaines impressions construites au cours de ces deux dernières années.

Comme je le soulevais en conclusion de l’article précédent, les EC donnent l’image d’être asphyxiés par leur hyperactivité. Leur manque de recul les empêche de recruter de nouveaux clients et, dans le pire des cas, de fidéliser ceux de leurs portefeuilles.

En période fiscale, exemple parmi d’autres, comment réussir à finaliser les bilans pour le 20 mai et établir les TVA au 21 dans le même temps ?

Ce manque de temps engendre également une forte carence en matière de veille. Il est difficile, voir impossible de se maintenir informé des multiples changements de législation dans les conditions de travail actuelles.

De plus, les formations proposées, que ce soit par des organismes proches des EC ou même par l’Ordre le sont à titre payant.

Les EC travaillent donc beaucoup et payent pour pouvoir rester à jour des nouveautés législatives…Ou tentent plus ou moins efficacement de s’organiser pour rester informé par eux-mêmes.

Les petits Cabinets pâtissent de plus en plus de cet environnement devenu hostile au bon déroulement de leur métier : manque de moyens pour recruter de nouveaux collaborateurs, manque de temps, législation fortement évolutive, formations payantes, concurrence accrues…

Ce qui me semble admirable dans cette profession, c’est la propension des EC à s’investir quelles que soient les difficultés, et je ne parle pas uniquement des associés mais également des collaborateurs. Leur investissement est fort et malgré les débats sur les 35h entendus sur d’autres marchés, ils sont peu nombreux à se plaindre de leur condition.

Il n’est pas rare de voir dans de nombreux Cabinets, les collaborateurs travailler d’arrache pied durant la période fiscale même s’ils doivent sacrifier leurs jours fériés.

Cette rencontre m’a donc convaincue que le métier d’EC est et continuera à être en forte mutation. Il convient désormais de trouver des solutions concrètes pour enrayer cette course contre la montre, pour favoriser le maintien de l’information et de la formation des EC mais également de trouver des solutions pour prendre le temps de conquérir et fidéliser les clients.