15/03/2007

Déléguer...que cela est difficile pour une profession dans laquelle le contrôle clos chaque exercice (vous noterez le jeu de mots :)) !

Je reprends l’histoire de la plaquette.

Petit rappel : notre fournisseur m’a laissé choir avec une maquette inachevée.

Je me retrouve donc avec une maquette pas finie, qui ne me convient de toute façon pas puisqu’il s’agit d’une pochette. Cela signifie que les fiches produit, une fois à l’intérieur, me cacheront les éléments inscrits.

Je VEUX mon triptyque et je l’aurai…non ce n’est pas un caprice mais mon métier consiste à réaliser des outils ergonomiques et ça je dois arriver à le leur expliquer ! Non je n’imposerais rien, c’est promis !!

Et finalement, encore un mal pour un bien, cela me laisse le temps de peaufiner mon argumentaire pour leur vendre le triptyque.

Désormais seule sur le projet, je reprends mon bâton de pèlerin et dessine une nouvelle maquette. Cette fois j’en ai assez de mes demi-logiciels, je prends une feuille A3, un cutter et un critérium !!!! A moi la liberté d’une vraie créa…à l’ancienne, je vous l’accorde.

Je dessine donc la maquette idéale, disposant d’un concept d’ouverture original…Je pense que l’originalité constitue la valeur ajoutée de notre métier alors je persiste! Mais cette fois, c’est palpable :) !

Je cherche ensuite un partenaire pour la réalisation de ce projet et la chance m’emmène sur les traces de l’agence de communication qui a réalisé notre logo. Je rencontre une responsable de projet dynamique, jeune et sympathique. Enfin quelqu’un qui soutient avec moi l’idée du triptyque ! (Evidement puisque c’est aussi son métier :) …) Et, cerise sur le gâteau, trouve mon concept très intéressant ! Non mais !

Je lui demande donc de me réaliser une maquette que je présente dans la foulée…et là le miracle opère…comme la maquette est palpable, elle est adoptée !!!!

Voilà, espèce d’âne que je suis, si je retenais les leçons de mes expériences en vente, je saurais qu’un client, à partir du moment où il manipule le produit l’a déjà adopté !!!!!

Et donc la plaquette est sortie des presses de l’imprimeur depuis 1 mois alors que la première maquette a vue le jour en juillet dernier…CQFD, la prochaine fois TOUT sera palpable !!!

Et surtout, petite leçon pour moi, je dois apprendre à présenter les projets autrement.

Pour la petite histoire, las d’attendre les réunions mensuelles d’associés (les réunions marketing bimensuelles ayant été instaurées après ce projet), j’ai essayé la technique du sondage par mail…vous voyez où je veux en venir ? …résultat, je me suis retrouvée avec 10 avis...et oui ! Mais j’ai essayé…

Ce péplum terminé, je dois dire que je suis tout de même assez dubitative pour la suite des projets. La seule solution serait que les associés me donnent plus d’autonomie lors des prises de décision. Mais cela implique qu’ils mettent de côté leur indépendance…Le changement de mentalité est difficile à faire. Dans un contexte hyperconcurrentiel, ils doivent s’entourer de professionnels pour avancer. Les Experts l’ont bien compris, en revanche, maintenant ils doivent apprendre à déléguer…et là…ce n’est pas simple.

D’ailleurs, j’ai eu deux imprimeurs qui nous ont laissés tomber sur deux projets différents et toujours pour la même raison : change trop souvent d’avis (car trop frileux…encore une fois, cette remarque n’est pas péjorative mais dénote bien du fossé qui existe entre des professions « classiques » par lesquelles je suis passées et les professions réglementées. Au cours de mes premières expériences, la délégation s’opérait naturellement, dès que la confiance s’établissait. Aujourd’hui, la confiance est établie, j’en ai reçu divers témoignages, en revanche, la délégation est toujours difficile.

Vous me direz, seul le résultat compte. C’est vrai que nous pouvons être fier de ce résultat, le Cabinet dispose désormais de supports de communication agréables et attirants et même pour certains innovants…mais je me sens parfois frustrée de voir que malgré tout ce qui a été mis en place et les retours très positifs tant en interne qu’en externe, le processus de décision ne change pas. Cela fait 10 mois maintenant que je suis en poste et toujours pas d’amélioration en vue. Pire, une amie et homologue en poste depuis 3 ans se trouve également dans la même situation…3 ans !!!

Dans le prochain article, j’aborderai la communication interne et la méthode assez originale que j’ai employée :) Un vrai petit moment de bonheur... à suivre :)

12/03/2007

Prise de décision...

La réalisation de la plaquette s’est approchée de la réalisation d’un péplum ! (Si M. Hossein me lit il pourra apporter son expérience sur le sujet :))

Toujours est-il que j’ai de la chance d’avoir encore autant de cheveux sur la tête !!!!

Afin de pouvoir partager un métier dont la matière première est la créativité avec des professionnels du conseil, j’ai présenté les productions de nos confrères ainsi que deux maquettes "d’essais". L’idée est de prendre note de leur réaction face à l’image véhiculée par nos confrères et de cerner l’idée qu’ils se font de notre propre image. Un peu comme en cuisine lorsque le chef goûte et rajoute du sel ou du poivre selon le goût qu’il souhaite donner à ses plats mais également selon ses propres goûts.

Tout d’abord, j’ai été très surprise de constater que 10 personnes, aussi sérieuses soient-elles, puissent autant s’amuser (entre guillemets bien entendu) en regardant les productions de confrères…En revanche, il est agréable de constater que ce type d’échanges très informels et débridés permettent de recueillir de bonnes indications sur leurs opinions. Les réactions sont spontanées. Leur intérêt certain pour ce nouveau Département et les outils qui voient le jour leur a finalement permis de se détacher de la finalité de la réunion pour se "prendre au jeu" et ainsi affiner le choix de la plaquette comme par exemple : triptyque ou simple pochette, couleurs variées ou au contraire sobres, choix de l’image en couverture…

…pour mieux comprendre ma démarche, lorsque j’ai été recrutée, le mot d’ordre était : faite un choix et arrangez-vous pour nous faire croire qu’il vient de nous, mais n’imposez jamais…Soit ! Je m’émeus rarement, alors…à partir du moment où le résultat coïncide avec ce que je pense (pas moi Elodie mais moi jeune professionnelle)…La méthode m’importe peu…même si, comme nous allons le voir progressivement, c’est cette méthode, adoptée par la majorité des Cabinets confrères, qui se situe à la source des freins que mes homologues et moi-même rencontrons.

Une fois ce brain storming réalisé, je suis partie sur l’idée d’un triptyque, avec l’image phare du Cabinet en couverture (choisie quelques semaines plus tôt).

Mes logiciels artisanaux et moi, nous nous sommes mis au travail.

Et une maquette de triptyque plus tard, je devais réaliser une maquette de pochette. Je réalise donc une maquette de pochette. Et une maquette de pochette plus tard, je devais changer l’image de couverture. Je change donc l’image de couverture en soulignant qu’avec mes moitiés de logiciels de dessin, je ne ferais pas grand-chose…J’obtiens donc de passer par la cellule créa de notre imprimeur pour réaliser la première page.

Un petit rappel en passant : ils sont 10 à décider et toute décision doit se prendre à l’unanimité (non, non, pas " majorité"…unanimité !) et cela augmente d’autant le processus de décision.

Au cours d’une des réunions d’associés, au sujet de la couverture, j’avais extrapolé l’idée d’un associé pour en arriver à une jolie créa (je ne suis pas objective je l’admets :)), non réalisable en-dehors du cadre d’une impression mais schématisable et explicable. J’avais obtenu leur accord pour réaliser cette idée et j’en ai fait part à notre imprimeur.
La cellule créa de ce dernier m’a adoucit les courbes à l’intérieur de la plaquette (petit rappel qui aura son importance : nous sommes en format pochette) puis m’a schématisé la couverture.

Une présentation en réunion d’associés plus tard, je demande à notre fournisseur de bien vouloir changer la forme de découpe pour la carte de visite. Une réunion d’associés plus tard, je lui demande de décaler vers la droite tel élément. Une réunion d’associés plus tard, je lui demande de corriger une faute d’orthographe (normal). Une réunion d’associés et un BAT plus tard, je lui annonce que la couverture leur fait peur puisqu’il faut impérativement imprimer pour voir le résultat et que l’impression test coûte trop cher…je lui demande donc de réaliser une couverture "palpable" :).

Une visite à mon fournisseur plus tard, j’apprends qu’il nous laisse tomber…

...En revanche, il a s'agit d'un mal pour un bien puisque cet évènement nous a permis d'échanger sur les difficultés que je rencontre lors de prise de décision...mais j'y reviendrai ultérieurement.

08/03/2007

Le logo, l'image et la citation

Et bien maintenant, la créa entre en action. Je résume : j’ai un logo et maintenant une image.

Et bien à partir de ces deux éléments, il s’agit désormais, comme dirait une certaine présentatrice au cours d’un jeu télévisé qui a bercé mes étés d’enfant, de faire des associations d’idées.

Je le dis avec humour mais c’est vrai.

Les questions à se poser lorsqu’on ne sait pas où aller doivent impérativement permettre de reprendre l’énoncé du problème depuis le début afin de dérouler la pelote convenablement.

Quelle est ma mission ?

Et bien, au-delà de la création d’un Département, il y a des objectifs concrets à remplir :
Réaliser les études marketing nécessaires afin de comprendre la structure des 10 portefeuilles, de mieux cerner le marché et d’en tirer les conclusions nécessaires pour réaliser des actions commerciales.

Ok, bien !

Donc, avant cela, je dois impérativement doter le Cabinet d’une image forte pour que mes actions commerciales bénéficient d’une forme sexy.

Ok, excellent !

Donc je dois associer à cette image, un concept visuel attrayant mais également rassurant pour rester dans les codes de notre métier (bah oui, notre relation client fonctionne sur un mode de confiance réciproque).

Ok, pas de problème !

Quelle est mon image ?

A quoi me fait-elle penser ?

Quelle citation célèbre peut s’en approcher ? (Je suis fan des citations)

Quelles couleurs iraient bien avec le logo ET cette image ?

Réflexion, action !

En fait, pour résumer, je me maquillais un matin, devant mon miroir, et je l’ai vu ! J’ai vu à quoi devait ressembler l’association de ces éléments, j’ai ressenti dans quelle direction je devais chercher ma citation et surtout j’ai vu à quoi devait ressembler nos supports de communication. En un mot, j’avais aperçu la charte graphique ! Eh oui, les créatifs sont des gens bizarres :)

J’ai foncé au bureau, j’ai cherché sur Internet LA citation. Le hasard a voulu que je tombe en un clic sur celle qui correspondait parfaitement à ce que je souhaitais.

Donc, j’ai désormais trois éléments : le logo, l’image et la citation.

Reste une signature commerciale. Etant ambitieuse de nature, je me suis dit que notre Cabinet méritait bien de bénéficier de tous ces artifices pour se mettre en valeur :) .
Le choix de la signature commerciale a été un grand moment…moins que celui de la plaquette, loin s’en faut, mais quand même.

Afin de trouver des slogans pertinents et marquants, j’ai collé plusieurs photos sur un pan de mur de mon bureau et j’ai ensuite inscrit les idées qui me passaient par la tête en regardant ces images. De cet exercice sont nés de nombreux slogans. J’ai réalisé un book que j’ai ensuite présenté aux associés et, l’abondance de bien soit disant ne nui pas, mais là, ça bloquait un peu. Pourquoi celui-ci et pas celui-là, et celui-ci évoque trop ceci et celui-là évoque trop ça…et au final pas de décision. Bon, alors comment s’y prendre ?

Pour le slogan, l’affaire s’est résolue tout de même assez rapidement, au cours d’une réunion d’associés. J’avais restreint les choix à deux ou trois phrases et le projet a continué sa route.

Mais je n’ai pas été maligne du tout à ce moment là :), j’aurai dû tirer les leçons de ce mini-couac, parce que la réalisation de la plaquette a été l’épreuve du feu :). Heureusement, avec le recul, elle est parfaitement conforme à ma maquette et elle convient aux 10 associés (le plus important bien sûr).

Prochain article : résumé du péplum intitulé "création de la plaquette" :)

05/03/2007

Comment construire une identité visuelle : adapté à ma situation bien sûr ;)

Avant de commencer ce paragraphe, je serais assez contente de recevoir l’avis de professionnels aguerris sur ce sujet. Je ne pense pas que mon processus soit « catholique » (pour une protestante, c’est logique :) !!) en revanche, il a été efficace…à voir sur le long terme…

Une fois les étapes précédemment décrites réalisées, nous sommes entrés dans le vif du sujet : la construction de l’identité visuelle. Première réaction : la panique bien sûr !!! Un logo tout moche (selon ma perception) comme seul point de départ et…une dizaine d’associés en attente de résultat…et moi, là, dans mon petit bureau tout au bout du couloir!!!

Et bien oui, j’avoue, j’ai paniqué. Et puis, de toute façon, soit j’avançais et les associés entraient dans la réflexion, et donc nous réaliserions un travail d’équipe (eux avec la connaissance de leur métier et de leur Cabinet et moi ma créativité et mon esprit d’analyse), soit je ne faisais rien et…euh…pas de blog donc :)…et une vie sans prise de risques ;) !

J’ai donc pris le taureau par les cornes et j’ai synthétisé les retours des collaborateurs ainsi que les entretiens que j’avais eu avec les associés concernant leur vision du Cabinet. Ensuite, j’ai rendu une petite visite à nos confrères afin de collecter leurs documents de présentation (et oui, je ne souhaite pas perdre du temps à inventer la roue alors qu’elle existe…et en plus le meilleur moyen de se différencier, c’est de savoir ce que les autres font pour éviter de le refaire…).

Forte de ces renseignements, j’ai ensuite choisi une palette d’images que j’ai triées par genre. Pour mieux comprendre, voici un exemple :
J’ai choisi une pièce de puzzle que j’ai classé dans le genre « symboles »,
J’ai choisi deux businessmen qui se serrent la main et je l’ai classé dans le genre « business »,
J’ai choisi une image représentant la nature que j’ai classée dans le genre « nature » (sisi :)),
Enfin, j’ai choisi une image ne représentant rien en particulier mais étant composée de différents éléments et je l’ai classée dans le genre « fond » (comme utilisable en fond de document).

J’ai donc présenté différentes images dans chacune des catégories. L’idée était de cerner la nature de leur sensibilité, à savoir s’ils souhaitaient une communication très institutionnelle, symbolique, …

Leur choix s’est porté spontanément vers un des genres, le choix de l’image au sein de cette classification a été tout aussi spontané puisque nous avons tous eu le « coup de foudre » pour une image. Soit dit en passant, obtenir l’unanimité auprès de 10 personnes, c’est rare, et ça, je ne l’ai appris que plus tard, sur d’autres projets :)

Donc, le choix de l’image a été fait…et maintenant me demanderez-vous ?